85km autour du lac d’Annecy.
J’y suis venu en guise de prépa pour la Western States Endurance Run, (dans l’optique du classement de l’ Ultra-Trail World Tour).
L’objectif était d’arriver à Doussard frais pour finir en bonne forme cette Maxi Race abandonnée en 2015.
Pascal m’accueil chez lui l’avant veille, et je peux profiter du cadre bucolique de son environnement. Un plaisir.
Veille de course, un saut de Bourg en Bresse jusqu’à Annecy en covoiturage où le hasard des choses fait que je rencontre une autre covoitureuse dont le fils fait de la voile et à gagner la Jacques Vabres en Class 40, originaire de Saint Malo et habitant juste à coté de chez mes parents. Je la reverrais au ravitaillement de Menton où elle est venue exprès !
Sur place, je retrouve l’ami Philippe, Captain (futur!!) rencontré lors du Marathon des Sables Peru. Encore une belle rencontre. Il m’héberge pour le weekend et je peux rencontrer leur joyeuse troupe Maxi Race / Maxi Gliss ! Il me permet ainsi d’être sur place et de limiter l’heure de réveil. Car le lendemain, le départ est donné à 5h. Ce qui me permet de ne me réveiller qu’à 3h45. Un bon bonus !
Sur le site de départ, je ne m’échauffe pas longtemps. L’objectif de la course, c’est de terminer sans casse et frais. C’est une course de préparation.
Le départ est donné, je salue quelques coureurs, l’ami François vient gentiment faire la discussion, et nous échangeons sur sa saison, sur la Western et la planification. Un échange sympa qui nous emmène au pied du Semnoz.
Le début de course se déroule conformément à ce que je souhaitais, avec une montée du Semnoz en grande aisance et sans puiser. Je laisse partir la tête de course dans le début de l’ascension et me concentre sur moi et ma gestion de course. Malgré tout, au 2/3 de la montée, alors que j’ai redoublé quelques coureurs, on m’annonce à 45 secondes de la tête. J’en suis surpris mais cela ne m’empêche pas de prendre le temps de faire des photos et d’envoyer des messages à Céline et Pascal. Ce qui m’oblige à prendre ce début de course à la légère et à ne pas m’employer. J’arrive au sommet avec 1’30 de retard sur la tête de course au vu de ce qui m’est annoncé.
J’enchaîne sur une descente souple, où fatalement je commence à perdre du temps sur les autres. La descente est raide mais se déroule rapidement.
Je poursuis les deux ascensions suivantes pour arriver à Doussard très frais. Je cours avec Nathan une bonne partie et j’y prends plaisir. Il me lâchera juste avant le Roc d’Encrenaz et je ne le reverrais pas…il termine 6ème.
Je ne me préoccupe pas du classement dont je n’ai aucune idée, mon seul but étant de me faire plaisir en restant à l’aise. Pour l’instant tout se déroule parfaitement. On m’annonce pourtant 4ème à Doussard ! Mais derrière, il y a 4 autres coureurs, c’est très serré. Devant, l’écart annoncé par Pascal est de 8′. Ce qui reste très raisonnable au vu de rythme que j’ai adopté sur ce début de course. J’en suis surpris, mais je ne m’affole pas, d’autant que la fin de parcours est très technique et que je haïe ces terrains !
Je prends le temps de bien boire ma boisson, de bien manger mes pâtes de fruits et gel Effinov Sport…et même de faire 2/3 photos. Quel plaisir !
L’ascension du col de la Forclaz se déroule très bien également. Sur un bon rythme en alternant marche et course. La fin du col étant plus roulante, je trouve une bonne petite foulée. Jusqu’au Chalet de l’Aulps, tout va bien. Je monte en alternant marche et trot, en aisance, je suis bien, et ne ressens aucune douleur aux cuisses.
Et en direction du Roc de l’Encrenaz, tout bascule.
A 500m du sommet, en l’espace de quelques minutes, alors que tout allait bien, les forces m’abandonnent. Mes pensées perturbatrices refont surface, je ne suis plus dans la course. Un détail, une pensée…et tout s’effondre. j’atteins difficilement le sommet. Je le franchis comme je peux pour basculer avec peine sur la plaine.
Je mange le reste de mes pâtes de fruits pour éviter l’hypoglycémie, et je poursuis ma progression. Pensant que « ca va revenir ».
Au bout de la plaine, je suis à bout. Je vais jusqu’à m’allonger dans la neige (et en manger !!!)
La descente, sur une piste 4×4 très pentue, est un enfer. Je me laisse dérouler avec des crampes aux mollets qui apparaissent.
Je n’ai jamais vécu une telle situation !
Je prends le temps de bien reboire au point d’eau de Villard Dessus.
A 3km de Menthon, je m’allonge sur le sol. Deux coureurs me donnent une barre, dont Sylvain Perrin.
J’arrive grâce à ce petit surplus d’énergie à repartir et à rallier le point de ravitaillement où m’attend Pascal Trail Coaching. Je suis déjà redescendu à la 11ème place. J’y prends le temps de m’alimenter et de me ravitailler. Jambon, fromage, coca, banane…
Après 5′, je repars, jambon et fromage à la main, jste derrière deux autres coureurs, pour l’ascension des dernières difficultés.
Je suis surpris par la difficulté et la technicité de la montée, dans un rentrant abrupte, enchaînée avec une descente technique pour arriver au col des contrebandiers. Je reste en contact avec mes deux compères, passant devant, puis derrière au grès des montées et des descentes. L’un d’entre eux s’échappe après le col des Contrebandiers. Je reste avec Christophe.
Mon seul mot d’ordre depuis le Roc d’Encrenaz étant « préparation Western…ne pas s’exploser pour pouvoir récupérer rapidement ». Alors je temporise et pour le coup, je n’avance pas bien vite !
Je reste depuis Menthon en proche compagnie avec Christophe Perrillat et Erik Pinet.
Je franchis enfin Mont Baron pour la dernière descente que je réalise sans exploit et avec difficulté dans les passages techniques. Je suis surpris qu’elle ne soit pas celle que je connaissais…elle est plus longue. Mais je descends tranquillement, les pieds abimés mais les jambes sans douleurs !
J’arrive enfin au bout de 10h46′ de course à la 11ème place.
Ce sera une bonne préparation sur une course remplie d’imprévue mais où j’ai réussi à me préserver. Ces imprévus qui restent encore un mystère.
Maintenant place au repos et à la dernière ligne droite !